Seigneur de lumière – Roger Zelazny

« Ses disciples l’appelaient Mahasamatman et disaient qu’il était un Dieu. Il préférait cependant supprimer de son nom Maha- et -atman et se faire appeler Sam. Il ne prétendit jamais être un dieu. Comme jamais il ne prétendit ne pas en être un. Les circonstances étant ce qu’elles étaient, admettre l’un ou l’autre n’eût été d’aucun profit. A la différence du silence.
Il était entouré de mystère…. »

Cette première phrase est à l’image du roman lui-même, mystique, historique, humoristique et mystérieux.
Sur une planète lointaine dirigée par les figures du panthéon hindou, ou la technologie semble figée dans un éternel moyen-age, si l’on excepte les machines à prière et les centres de réincarnation, Sam, un nouveau Prométhée prépare le renversement des dieux tout au long de ses réincarnations.

Incarnant Bouddha il prépare les esprits à l’abandon des croyances, prônant l’illumination et la non-violence.

Après avoir converti un assassin lancé à ses trousses et qui périra lors d’un duel épique avec Yama, dieu de la mort, Sam devient chef de guerre levant une armée hétéroclite, alliance d’humains de démons et de dieux déchus pour affronter les dieux célestes.

Au fil du roman on découvre qui sont les dieux, les démons et les habitants de la planète, avec en toile de fond, l’utilisation de la religion comme instrument de contrôle. Sans manichéisme et non sans une auto-dérision teintée de cynisme, Sam va utiliser la spiritualité du Bouddhisme et les connaissances de la science pour combattre la main-mise des dieux.

Roman de science fantasy, érudit, poétique, épique ou l’action va de pair avec la réflexion, Seigneur de Lumière prix Hugo en 1968 est un classique de la SF.