Imaginaires d’Asie – Plumes de l’imaginaire

Pour nous extrêmes-occidentaux, l’Asie est une autre terre, source d’imaginaires pluriels, de mythes inconnus et de peuples fascinants. Aussi quand il m’a été proposé, en service de presse, ce recueil de nouvelles « Imaginaires d’Asie » l’ai-je accepté avec plaisir.

Au plaisir de la découverte de contrées « exotiques » s’est ajouté, tout au long des treize nouvelles, l’émerveillement de la variété des récits et de l’écriture de nouvelles plumes.
La couverture est somptueuse et, tout au long du recueil les illustrations ajoutent une respiration/inspiration au récit.

Au bout de ces lectures, il reste, au-delà de leur diversité, une impression de convergence. Comme une toile liant les peuples, les mythes, les êtres et la Nature majuscule. Nature qui baigne tous les récits de sa présence et de ses transformations, pour le meilleur et pour le pire.
N’ayant jamais proposé de chroniques sur un recueil de nouvelles, j’ai décidé de me laisser guider par les personnages à travers l’espace et à travers le temps pour vous entraîner dans ces voyages extraordinaires.

Pour un résumé complet des nouvelles voir ce lien. https://www.etherval.com/produit/imaginaire-dasie-anthologie-papier/

Puisqu’il faut commencer, entrons par une des portes du continent, Shanghai la cosmopolite à la fin du XIX ème siècle. Shanghai où tout s’achète et se vend. Suivons nos trois guides, rusées renardes, à la recherche du Phénix gardien de la nature. Leur alliance de légendes, inédite entre Chine, Corée et Japon nous plonge dans la nostalgie d’une nature idéale préservée par les esprits élémentaires.

Sans quitter la Chine, remontons le temps, à bord d’un chariot mené par un vieillard, conteur de son état se rendant à la cour de l’empereur, pour distraire sa dernière épouse. Mais qui est vraiment ce conteur, et comment faire vivre les personnages des contes.

Traversons les mers pour arriver au Japon, où nous attend Hikari jeune fille nostalgique d’un pays qui a abandonné ses traditions. Elle va rencontrer Léonie, vieille femme parisienne, perdue dans ce pays si différent. Toutes deux vont nous conduire dans une forêt enchantée où l’apparence du mal va les conduire à une compréhension mutuelle.

Un saut dans l’espace et le temps vers la péninsule indochinoise et le Cambodge. Voyage vers le futur avec un french doctor au Cambodge. Dans cette région d’où sont venues quelques pandémies, ce médecin va nous guider à travers la jungle pour retrouver son patient zéro, un jeune enfant que sa famille ramène à son village avant qu’il n’ait pu le soigner. Au cœur de cette nouvelle, jusqu’où l’être humain appartient-il à la nature, lui qui voulait la posséder.

C’est une toute autre Asie que le Bhoutan, sur le toit du monde. Suivons Sherab, jeune fille à la poursuite du migoï qui a tué son frère. Accompagnée par un takin, mi chèvre mi vache, qui lui est en quête de ses origines, elle va croiser un corbeau, émissaire des dieux. Tous les trois vont nous mener sur le toit du monde pour affronter le migoï.

Redescendons un peu vers les plaines de Mongolie en compagnie de Simon, enfant de mongols, réfugiés climatiques. Simon se rend à Oulan Bator pour le compte de l’Organisation Mondiale de Préservation du Climat. Est-ce vraiment un hasard pour un enfant de la steppe qui parle aux animaux ?

Plus au sud, nous retrouvons la Chine au pied de la muraille qui protège l’empire des assauts de la sylve, nature sauvage issue des arbres. C’est Xiu, une automate de cour qui nous guide dans les pas de son jeune maître Luo Jian. Dans la confrontation de la nature et de l’homme, Xiu va trouver sa place et reconnaître ses origines, ses mystères et trouver sa voie singulière.

C’est la péninsule coréenne qui nous appelle ensuite. La Corée du Nord tout d’abord où nous pénétrons clandestinement en 2068 pour rencontrer Yong Sim-bin, président de la commission des sciences. Celui-ci est en charge du projet Cyborg pour le compte du président Kim No-bang, futur éternel leader. Sommes-nous certains que tout se passera bien ? La nature humaine prendra-t-elle sa revanche ?

Franchissons la ligne de démarcation pour nous rendre en Corée du Sud, accompagner Eddy exilé nano-booté ébloui au pays de la technologie triomphante. Le développement extraordinaire des nanotechnologies a produit des effets secondaires inattendus sur l’environnement et les humains. Le combat entre la nature transformée et les nano-humains fait rage. Monstres contre monstres, choisissez votre camp.

Cap au sud vers l’Indonésie à bord de La perle perdue, goélette du capitaine Kus. Une équipe de géologues français est à bord, mandatée par EDF pour étudier la possibilité d’implanter des éoliennes. Mais est-ce vraiment la raison de leur présence ? Les habitants en doutent. Et dans ce pays ou les forces naturelles et les peuples autochtones sont fortement liés, qui sait ce qui peut arriver.

Nous remontons vers la péninsule indochinoise en passagers du fleuve Mékong Mère de tous les fleuves. La terre est devenue inhabitable et les humains vivent dans des cités souterraines. Mei notre guide est chargé d’une mission à la surface à bord d’un aéroglisseur pour vérifier que la baisse de radioactivité constatée dans les eaux du fleuve pourrait augurer d’une possibilité de vivre à la surface. Au fil de leur remontée du fleuve, la vie animale et végétale semble avoir repris, des cultures organisées apparaissent. Mais qui est responsable de ces cultures ?

Nouveau détour en Corée. Ici aussi les habitants vivent sous terre, mais nous allons suivre Young Jae, jeune chasseur qui parcourt le monde extérieur. Accompagné d’une jeune sorcière mudang, Seo hyun, il est envoyé à la chasse aux esprits. Mais quel esprit hante encore la jungle, tolérera-t-il la présence des chasseurs ? Et que peut faire un chasseur contre les esprits ?

Pour finir notre voyage, gagnons le Viet Nam. C’est un chapeau qui nous servira de guide. Ce chapeau est posé sur la tête de Linh, que sa mère a chargé de restituer à son frère des souliers qu’il a oubliés lorsqu’il est parti chercher du travail chez son oncle. Le périple ne sera pas sans embûches, mais notre chapeau communique avec les esprits, et grâce à sa malice embarquons ensemble pour ce voyage plein de fantaisie.

Et voilà, le voyage est terminé, j’espère que vous y prendrez autant de plaisir que moi, et reviendrez de temps en temps y grappiller quelques images pour prolonger la magie.