Les Furtifs – Alain Damasio

Les furtifs, fifs, vifs, vite la vie a soulevé et emporté Lorca et Sahar. Tishka leur fille s’est fondue dans les angles morts de la ville pour s’épanouir dans les vibrations du vivant. Requête, quête, conquête, alors que Sahar abandonne, Lorca rejoint les chasseurs pour traquer les furtifs. Dans ce monde de 2041, à peine extrapolé de notre présent dans ses tendances narcissiques et commerciales, Lorca, irradiant d’amour pour Tishka et Sahar, va attirer dans son sillage tous ceux qui rêvent encore d’autres et d’ensemble.
Roman de manque et d’amour, de vif et d’action, politiquement engagé, on y retrouve l’écriture extraordinaire de la Horde du contrevent. Ici ce n’est pas le vent qui contraint le langage, mais la vibration sous toutes ses formes, mouvement, son, lumière. Alain Damasio essaie de mettre en mots la profusion de la vie des furtifs en inventant un nouveau temps, le présent conditionnel, le temps de la furtivité, ou l’action est plus rapide que la pensée, qu’elle féconde et transforme l’empêchant de se fixer.
En dépit de certains passages figés par une militance trop voyante, la fluidité du récit, l’inventivité du langage, la puissance de l’amour et de la volonté de vivre de Lorca, Sahar, Saskia et tous les autres, la richesse des concepts font des Furtifs un roman passionné et passionnant.