Avec « LE TEMPS FUT », Ian McDonald signe une novella bien loin de tous ses romans. Le thème, l’écriture, les époques et les lieux sont empreints de nostalgie. Ce livre a le charme des anciennes photos sépia. Et pourtant en à peine cent quarante pages nous voyageons dans l’espace(Londres, Le Caire, la Crimée, Nankin, le Suffolk et le Lincolnshire), dans le temps, (de l’époque du brexit à la guerre de Crimée, en passant par la première et la seconde guerre mondiale), dans les livres (qui traversent les lieux et les époques et nous transmettent leurs messages), et dans l’incertitude…
Quatrième de couverture
Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un confrère. Un recueil, Le Temps fut, qui s’avère vite d’une qualité littéraire au mieux médiocre… En revanche, ce qui intéresse Emmett au plus haut point, c’est la lettre manuscrite qu’il découvre glissée entre les pages de l’ouvrage. Pour le bouquiniste, tout ce qui peut donner un cachet unique et personnel à un livre est bon à prendre. Il se trouve ici en présence d’une lettre d’amour qu’un certain Tom adresse à son amant, Ben, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. Remuant ciel et terre – et vieux papiers – afin d’identifier les deux soldats, Emmett finit par les retrouver sur diverses photos, prises à différentes époques. Or, la date présumée des photos et l’âge des protagonistes qui y figurent ne correspondent pas… Du tout.
Voyage dans le temps
C’est par petites touches que Ian McDonald nous convie à ce voyage temporel. Emmett le bouquiniste s’attache à l’histoire de Tom et Ben et grâce à ses relations dans le milieu des historiens de la seconde guerre mondiale retrouve leur trace au Caire. Le mystère s’épaissit lors de sa rencontre avec Thorn dont l’arrière grand-père a connu Tom et Ben. De fausses pistes en évènements étranges à la X-Files en passant par la mécanique quantique, à travers les récits d’Emmett , Tom et Ben, des photos retrouvées grâce à Sharzad, historienne ayant une mémoire absolue des visages, le récit façon puzzle se précise jusqu’à la révélation finale que l’on devinera sans doute.
Le charme ce cette novella doit beaucoup à l’écriture de Ian McDonald qui passe du poétique au trivial puis au tragique, avec des descriptions des lieux et des paysages, des scènes de la vie des personnages et des évènements historiques sanglants, sans jamais s’éloigner de l’intrigue.
Emmett, le personnage principal est bouquiniste, mais le héros de l’histoire est sans aucun doute le recueil de poèmes « Le temps fut », livre qui se transmet à travers les ages et sert de messager entre les personnages.
Bonne lecture.
PS – critique à lire sur Le culte d’Apophis.